DE LA VILLE DE SUCRE A L'ARGENT DE POTOSI
La "Cordillera de los Frailes".
Dans la ville de Sucre, énormément d'agences proposent d'emmener des groupes pour découvrir ces lieux pendant deux ou trois jours.
En récupérant une carte superbement détaillée de la région...(Bon, et bien nous allons faire avec ce que l'on a...) nous allons faire le circuit par nous mêmes.
Le petit village de Maragua est pour sa part situé au centre du cratère d'un ancien volcan d'environ 8 kilomètres de diamètre.
Dans cette immensité(Oui, c'est bien Dorys en tout petit au centre), un lieu est réputé pour ses empreintes de dinosaures.
Un guide est recommandé sinon obligatoire pour ne pas se perdre dans cette recherche.
Magnifiques traces à découvrir.
Belle enjambée....
Mais, en vrai ce n'est pas vraiment comme ceci que j'imaginais un dinosaure.
Une rencontre d'un agriculteur arrivant au champ avec ces deux bœufs.
Je crois que nous ne pouvons même plus parler de rusticité.
La partie arrière (forme de poignée)sert à appuyer l'ensemble pour que la lame rentre plus profond dans le sol.
Côté pratique, je lui demande immédiatement s'il n'y a pas moyen d'ajouter un semblant de siège pour trouver un peu de confort ????
Réponse directe, non... le travail deviendrait trop dur pour les bœufs.
Deux jours à circuler dans ce paysage... Comment voulez-vous ne pas tomber amoureux de cette nature qui nous entoure.
Direction ensuite vers la ville de Potosi, située à plus de 4000 mètres d'altitude, construite au pied du "Cerro Rico" (montagne riche)... Une montagne de minerai d'argent qui domine la ville.
Dès 1545, les Espagnols vont exploiter les richesses de cette montagne. L'argent était extrait par les travaux forcés auxquels étaient astreints les indigènes.
Des légendes circulent encore aujourd'hui.
Il est commun d'entendre qu'il y a eu tellement d'argent extrait de Potosi, qu'il aurait été possible de construire un pont en argent pour relier l'Espagne à Potosi.
Une autre beaucoup plus triste circule aussi:
Les Espagnols ont entrainé la mort de tellement d'hommes dans ces mines, qu'il aurait été possible de construire un second pont avec les cadavres....
Face à une telle hécatombe, certains conquistadores ont cru avoir une idée lumineuse en déportant des esclaves venus d'Afrique.
Je vous laisse imaginer le délai de survie qui attendait ces pauvres hommes en étant transférés de leur jungle, à une altitude de plus de 4000 mètres avec un très grand froid.
Il est commun de trouver encore aujourd'hui en Bolivie des communautés noires qui sont les descendants de ces esclaves.
Ceux qui s'en sont tirés sont ceux qui ont été employés à des altitudes beaucoup plus modérées pour la culture de la coca (Elle était nécessaire aux travailleurs des mines pour tenir le rythme de travail).
La visite des mines aujourd'hui est le 'bizness" de beaucoup d'agences qui se proposent d'emmener les touristes.
Des recherches sur internet et différents forums nous ont orientés vers une petite agence.
Sûrement pas la plus "clinquante" mais tenue par d'anciens mineurs et qui donc doivent connaitre leur sujet.
Le petit groupe formé avec notre guide.
Au moment où les tenues nous ont été proposées, j'ai tout de suite pensé à la grosse organisation hyper touristique. Et bien, non, heureusement ce ne sera pas une visite à la mode "Disneyland"!!
Nous sommes très très loin de nos normes européennes.
Nous avons déjà réalisé beaucoup de "trucs" de "malades", mais nous n'avions pas la moindre idée de ce qui nous attendait.
L'état des tenues à la sortie témoignera du circuit que nous aurons fait.
Sur les fesses, à genoux, sur le dos et je vous en passe.
Claustrophobes, passez votre chemin.... Petit rappel de circonstances, ces exercices d'efforts se passent bien entendu à plus de 4000 mètres....
Il est facile, une nouvelle fois de se plaindre un peu... Mais nous ne sommes que de passage.
Profond respect à toutes ces personnes qui travaillent à longueur de journée et d'année dans ces conditions dantesques. Nous ne croiserons que quelques marteaux perforateurs, mais tout le reste est uniquement manuel et les chariots de transport de minerai sont d'un autre siècle.
Question posée à notre guide... Le travail des enfants. Une loi de 2013 (seulement ) interdit le travail des moins de 18 ans. Contrôles soit disant réguliers. Il reconnaitra que certains bien bâtis de 16 à 17 ans arrivent à passer les mailles du filet...
Ca passe...
Avant de descendre, nous passerons à la coopérative des mineurs pour acheter des cadeaux pour les mineurs qui nous acceptent sur leur lieu de travail.
Feuilles de coca, cigarettes, boissons sucrées ou des petites bouteilles d'alcool à .... 96° (c'est ce qui est marqué sur les bouteilles...)
Pour y avoir goûté (toujours un certain esprit de sacrifice...), je pense qu'en en mettant un peu dans le réservoir d'une mobylette elle doit pouvoir faire des démarrages sur la roue arrière....
Pour un être humain, ce genre de produit doit vous faire des trous à l'intérieur du corps. Une demi-heure après, j'avais encore des brûlures d'estomac....
Sympathique de retrouver l'air libre, juste une petite réadaptation à la lumière naturelle.
Aucun excité dans le groupe à la sortie, mais plus un silence de gens un peu sonnés de leur expérience et des remerciements à notre guide de l'expérience qu'il nous a fait vivre.
A suivre une vingtaine de secondes avec Véro en action......
D'autres lieux magiques nous attendent sur les routes de Bolivie, et nous devrions avoir sous peu de grands moments à vivre.
Même si je sais qu'un des lecteurs de ces pages attend avec impatience notre visite de la région des vignobles, il faudra encore être un peu patient.....
A bientôt.